Making-of
Projet Objectif Balbuz@rd
Le Balbuzard pêcheur est revenu spontanément nicher en forêt domaniale d’Orléans en 1984, à l’étang du Ravoir. Le nombre de couples a progressivement augmenté et l’espèce a colonisé l’ensemble de la forêt d’Orléans puis la Sologne, faisant de ce secteur de la région Centre le plus important noyau de population de France. Une réelle dynamique d’acteurs s’est mise en place en région depuis 30 ans : gestionnaires forestiers, associations naturalistes et autres partenaires ont œuvré de concert pour favoriser l’expansion de l’espèce.
En 2016, L’association Loiret Nature Environnement (LNE), la société Réseau de Transport d’électricité (RTE), la Ville d’Orléans, gestionnaire du futur Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement (MOBE) et l’Office national des forêts (ONF) se sont engagés à travailler ensemble autour d’un projet commun, Objectif Balbuz@rd, dans le cadre d’une convention quadripartite signée en présence de Barbara Pompili, Secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité.
Discours de Barbara Pompili du 22 mai 2016.
Tous se trouvent mobilisés autour d’une volonté partagée, la préservation du Balbuzard pêcheur :
- l’ONF intègre des mesures de prise en compte de l’avifaune (notamment Balbuzard pêcheur) dans sa gestion forestière courante et réalise un suivi précis des nids et de leur occupation,
- LNE participe aux côtés de l’ONF au suivi des nids de Balbuzard et accueille le public sur le site du Ravoir pendant la période de reproduction,
- Rte sécurise les nids sur les pylônes où le balbuzard a choisi de nicher, en installant des nacelles métalliques.
- lors de sa réouverture au public en 2019, le Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement prévoit une offre de découverte du Balbuzard (écrans, vitrines, panneaux pédagogiques, spécimens naturalisés…).
Les 4 partenaires ont ainsi engagé différentes actions visant l’amélioration des connaissances naturalistes sur le Balbuzard Pêcheur, la vulgarisation sur l’espèce et l’éducation à l’environnement. Des caméras ont ainsi été installées sur différents nids en région centre (sur des nids sur pylône en Sologne et en forêt d’Orléans) afin de filmer l’activité des oiseaux.
Certaines opérations du projet « Objectif Balbuz@rd » font l’objet d’un soutien financier de la Région Centre Val de Loire, de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et de l’Union Européenne via des fonds FEADER.
Les caméras de Sologne
Recherchant les situations hautes pour nicher, un premier couple s’est installé sur un pylône Rte en 2006, bientôt suivi par d’autres. Conscient des enjeux de préservation de l’espèce, Rte a tout naturellement intégré le comité de pilotage du plan régional d’actions du Balbuzard pêcheur où l’installation de nacelles métalliques fut rapidement validée, pour accueillir les couples en toute sécurité.
Deux caméras alimentées par des panneaux solaires ont été installées en 2016 sur des pylônes. Ces premières sources d’images qui filment en continu la vie de ces couples de Balbuzard participent aux études sur le comportement du rapace.
La caméra de l'étang du ravoir
Avec un nid situé en pleine forêt la société à qui nous avions confié l’installation, a dû prendre en compte un grand nombre de contraintes techniques. L’enjeu étant de disposer de deux sources d’images, d’avoir une installation autonome sur des arbres et respectueuse de l’écosystème qui l’entoure.
Technique d'installation
Depuis la création des premiers parcours acrobatiques en hauteur, les modes de fixations des plateformes par bridages ont causé de nombreux dégâts aux arbres. Les différentes techniques de cerclage utilisées alors empêchaient la sève de s’écouler, provoquaient de nombreuses déformations et entrainaient un risque de rupture de l’arbre.
Afin de respecter les arbres sur lesquels reposera la nouvelle installation, le réseau Arbre Conseil® de l’ONF a recommandé une technique de perçage à cœur.
Cette technique, brevetée par l’ONF, consiste à réaliser un perçage avec foret spécial, ajouter un tube qui dépasse de part en part du tronc pour ne pas empêcher sa croissance et y apposer son système de fixation. Les flux de sèves sont alors très peu perturbés, seulement sur la zone de perçage, la tenue mécanique du tronc est conservée, et la croissance de l’arbre n’est pas affectée.
De nouvelles images inédites
L’ensemble de l’installation est autonome en énergie. Des panneaux solaires alimentent les batteries des caméras et les données sont transmises via une liaison sans fil.
L’installation bénéficie de deux caméras. La première, proche du nid, permet de disposer d’images de jour comme de nuit, en vision infrarouge. La deuxième, située à 20 m du nid côté forêt, permet de disposer d’une vue d’ensemble, de voir le balbuzard approcher en vol ou d’autres oiseaux survoler le secteur. Cette caméra très perfectionnée modifie ses capteurs de lumière pour s’adapter à l’obscurité.
L’originalité de cette installation est de disposer pour un même nid de deux sources d’images complémentaires de jour comme de nuit.
Vers une nouvelle communication
Le Balbuzard Pêcheur était un rapace autrefois commun en France. Persécuté par l’homme, il a disparu de France au début du 20e siècle, avant de revenir naturellement nicher en forêt d’Orléans, à l’étang du Ravoir, en 1984.
A travers ces dispositifs vidéos, les animations de LNE sur le site du Ravoir et le présent site internet, nous vous invitons à venir découvrir ce rapace magnifique ! Le projet Objectif Balbuz@rd s’inscrit dans une volonté de préservation de l’espèce et de sensibilisation du public par l’image et par une meilleure compréhension de son écologie.