3 septembre
Assez long à prendre son indépendance, le jeune né sur le nid du Ravoir a été observé jusqu’au 24 août, soit presque deux mois après son premier envol… Ce jour-là, il avait notamment essayé d’attraper un poisson en plongeant directement et avec conviction dans l’étang, à partir de l’un des grands pins situés sur la rive gauche en face de l’observatoire. Gageons que cette tentative infructueuse a été suivie là ou ailleurs de pêches réussies qui l’ont fait devenir autonome et incité à quitter le site… Bien qu’un peu moins âgé, le jeune né sur le nid de Sologne l’a probablement précédé dans cette prise d’indépendance, car c’est apparemment à partir de la mi-août qu’il n’a plus fréquenté le nid pour y être approvisionné en poissons… Souhaitons à ces deux jeunes oiseaux une migration sans encombre pour trouver un lieu d’hivernage. Ils y passeront les deux ou trois premières années de leur vie avant de revenir tenter à leur tour de se reproduire, probablement dans leur région de naissance… Libéré de son rôle de pourvoyeur de poissons, le mâle 6.A ‘’prend du bon temps’’ sur le Ravoir. On le voit souvent sur le piquet horizontal qu’il affectionne pour manger ses poissons, puis se rafraîchir près de la rive gauche opposée à l’observatoire, ou perché dans les arbres bordant l’étang. Si l’on se réfère aux années précédentes, il devrait être encore présent jusque vers le 15-20 septembre…
Impossible par contre de savoir si celui du nid de Sologne fréquente encore son site de reproduction. Si c’est le cas, il doit surveiller son nid à distance car depuis plusieurs jours, ce sont seulement les corneilles que l’on voit s’y poser de temps en temps pendant les périodes de fonctionnement de la caméra…
29 juillet
Fin juillet marque le début des départs en migration pour les femelles. C’est notamment le cas pour Panchita qui a déjà quitté le Ravoir et rejoint son lieu d’hivernage en Espagne. Notre correspondant Espagnol Carlos Sanjurjo l’a en effet observée et photographiée dès le 25 juillet revenue dans l’estuaire du Fleuve Eo. Les poissons de mer vont à nouveau faire partie de son régime alimentaire… Commence également la période où les jeunes vont s’essayer à la pêche et quitter leur lieu de naissance dès que leurs tentatives seront couronnées de succès, un mois à un mois et demi après leur premier envol. Ils partiront alors les uns après les autres à la recherche d’un lieu d’hivernage, en péninsule ibérique ou plus au sud dans les pays de l’Afrique de l’ouest. Cette prise d’indépendance ne devrait pas tarder pour le jeune de Panchita et 6.A qui vole depuis le 27 juin. Il passe cependant encore beaucoup de temps posé sur le nid ou perché aux alentours de l’étang, criant avec insistance en attendant que le mâle lui apporte des poissons…
Le nid de Sologne reste parfois longtemps vide, mais le jeune vient encore y chercher les proies apportées par le mâle. Il est par contre incertain que la femelle soit toujours présente…
8 juillet
C’est maintenant la période où beaucoup de jeunes balbuzards commencent à voler. C’est notamment le cas de celui du nid de Sologne qui s’est élancé pour la première fois dans le vide il y a deux jours. Tout en continuant à venir manger sur le nid à chaque apport de proie. Il va progressivement améliorer sa maîtrise du vol et ses capacités à se percher avec assurance. Dans quelques jours, il tentera le transport d’un poisson pour aller se percher et le consommer dans un arbre. Gare alors à ne pas le laisser tomber comme ça a déjà été quelquefois observé…
C’est cette étape que vient de franchir le jeune du nid du Ravoir, même si de temps en temps Panchita lui donne encore la becquée… Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à venir à l’observatoire pour profiter de ce beau spectacle car dans trois à quatre semaines, ce sera probablement déjà pour eux le moment de partir en migration… Le mâle 6.A restera alors seul à surveiller le site jusqu’à ce qu’il décide d’aller lui aussi rejoindre son lieu d’hivernage, généralement vers la mi-septembre…
27 juin
Un jeune commence à voler, un autre meurt…
C’est en fin de matinée le 25 juin qu’il a été détecté qu’un des deux jeunes du nid de Sologne n’était plus en vie, couché sur le côté, ventre exposé, pendant que l’autre recevait une becquée de sa mère. L’examen des enregistrements des images délivrées par la caméra a montré que c’est en fait dans la nuit du 23 eu 24 qu’il perdu la vie…
La récupération d’un cadavre sur une aire située sur un pylône haute tension est compliquée (mise hors tension de la ligne, mise à disposition du personnel nécessaire, etc.), et Il n’a pas été possible de l’organiser dans un délai suffisamment court pour que le cadavre du jeune oiseau ne soit pas dégradé et permette qu’une autopsie puisse éventuellement révéler la cause de sa mort (blessure, pathologie mortelle ou autre cause…).
Bonne nouvelle par contre du nid du Ravoir puisque le jeune élevé par Panchita et 6∙A vient d’effectuer ses tous premiers vols. Nous l’avons vu ce matin s’élever verticalement au-dessus de son nid, puis partir et effectuer quelques boucles en vol en compagnie de sa mère avant de revenir se percher juste devant l’aire. Espérons qu’il prendra rapidement de l’assurance et passera sans encombre les quelques jours suivant cette étape cruciale de sa vie…
17 juin
Le jeune du nid du Ravoir bagué ! C’est dans l’après-midi du samedi 15 juin qu’un grimpeur est allé récupérer le jeune élevé par Panchita et 6.A. Il a été ensuite équipé sur la patte droite d’une bague orange gravée lisible à assez grande distance avec une longue-vue, et sur la patte gauche d’une bague métallique fournie par le CRBPO (Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux). Ce marquage permettra peut-être de le réidentifier dans le futur, sur son lieu d’hivernage ou revenu dans quelques années dans sa région de naissance pour essayer à son tour de s’y reproduire (comportement instinctif appelé philopatrie dont font le plus souvent preuve les balbuzards)… Il a été ensuite remonté rapidement dans son nid après la prise de ses mensurations. Il pesait à ce moment 1500g et présente les caractéristiques du sexe mâle. Bien nourri, il a paru en pleine santé et devrait prendre son premier envol dans une dizaine de jours.
Nid de Sologne.
Bien nourris également, les deux jeunes ont bien grossi et paraissent aussi en excellente santé. On peut par exemple les voir déjà bouger les branches de leur nid, probablement par mimétisme du comportement parental. Pour eux, les premiers envols devraient avoir lieu vers le 7 juillet.
27 mai
Mauvaise nouvelle du nid du Ravoir.
Comme ils avaient bien grossi et devenaient bien visibles, notamment au moment des becquées, nous avions pu vérifier que Panchita et 6.A élevaient deux jeunes (voir vidéo les montrant tous les deux le 15 mai sur site http://francis-digiscopie.fr ). Nous n’avons hélas pu que constater ces deux derniers jours qu’il n’en reste qu’un de vivant sur le nid. Comme l’an dernier sur cette aire, l’ainé montrait une forte agressivité vis-à-vis de son cadet, ce qui explique peut-être sa disparition (comportement appelé caïnisme moins fréquent chez les balbuzards que chez certains grands rapaces…). Il a pu aussi être victime d’un prédateur (autour des palombes par ex.), avoir chuté du nid ou être touché par une pathologie mortelle…
Nid de Sologne.
Ils sont nettement plus petits mais la caméra permet de voir que le couple de Sologne élève lui toujours deux jeunes. Ils ont également montré quelques signes d’agressivité l’un envers l’autre, mais ils paraissent maintenant mieux se tolérer… Le mâle apporte de très belles proies et ils sont bien nourris.
Les pluies répétées de ces dernières semaines n’ont pas facilité la tâche des femelles, obligées de couvrir très longtemps leur précieuse nichée pour la protéger et la réchauffer. On les a vues parfois somnoler de fatigue et on ne peut qu’être admiratifs devant l’abnégation dont elles font preuve pour perpétuer l’espèce…
15 mai
Premières becquées sur le nid de Sologne ! Hier déjà en milieu d’après-midi, la femelle était restée manger sur le nid après un apport de poisson par le mâle. S’alimentant rapidement, elle n’avait pas encore présenté de becquée, mais les signes qu’un premier poussin était en train d’éclore étaient là. Ce matin, elle a cette fois bien donné la becquée à ce nouveau-né que nous avons déjà pu apercevoir lors de cet épisode. Nous devrions de mieux en mieux le voir lors de futurs repas, et connaitre bientôt le nombre d’oisillons dont sera composée cette nichée…
Sur le nid du Ravoir, le comportement de Panchita lorsqu’elle donne les becquées indique qu’elle élève probablement au moins deux jeunes. Encore un peu de patience pour apercevoir les petites têtes dépassant du nid…
3 mai
Naissance sur le nid du Ravoir !
Pour la première fois et après 39 jours de couvaison, nous avons vu Panchita rester manger sur son nid après un apport de poisson par le mâle. Elle s’est ensuite penchée à plusieurs reprises, nous indiquant qu’elle commençait à présenter des becquées à un premier poussin nouveau-né.
Durant cet épisode, le mâle 6.A est resté en sentinelle à côté d’elle, puis sur une branche jouxtant le nid, jusqu’à ce qu’elle se recouche pour réchauffer sa précieuse nichée. Patience maintenant pour découvrir de combien de jeunes elle sera constituée…
Cette naissance, qui est une des toutes premières, marque le début de la période des éclosions sur les nids des balbuzards. Elles vont se succéder sur plus d’un mois…
A noter que comme les années précédentes, un couple de bergeronnettes grises a élu domicile sous le nid des balbuzards, profitant ainsi du gite et de la protection offerts par les grands rapaces piscivores. Elles nourrissent également leur nichée et on voit fréquemment ces graciles oiseaux virevolter autour de l’aire de Panchita et 6.A…
Sur le nid de Sologne, la couvaison semble s’être déroulée de façon sereine jusqu’à maintenant. C’est donc normalement vers le 12 mai que devrait éclore le premier poussin de ce couple.
12 avril
Silence, ça couve !
Ce n’est que le 14 mars que le mâle 6.A est finalement arrivé au Ravoir. Entretemps, Panchita coulait des jours heureux avec le mâle d’un nid voisin et, au lieu d’entamer immédiatement sa reproduction avec 6.A, son partenaire attitré, elle a probablement suivi ce mâle, ne revenant qu’épisodiquement sur le nid. La reproduction au Ravoir était particulièrement mal engagée.
Heureusement, après quelques jours de vagabondage, Panchita est revenue sur l’étang et, le 25 mars, la couvaison commençait. Le couple 6.A-Panchita est donc stabilisé ; le mâle relaie régulièrement la femelle à la couvaison et tout semble se passer pour le mieux.
Ailleurs en forêt, la majorité des nids sont occupés, les couples sont reconstitués, en train de couver ou prêts à pondre.
La période de la couvaison est particulièrement délicate pour les balbuzards et des dérangements répétés près des nids peuvent anéantir la reproduction.
Nous recommandons donc de ne pas s’approcher des nids ! Déranger durablement un balbuzard qui couve et l’obliger, par méconnaissance ou insouciance, à quitter son nid condamne la couvée !
Sur le pylône de Sologne, visible ici www.objectifbalbuzard.com, le couple habituel a été vu pour la première fois le 19 mars et le début de la couvaison a été constaté le 5 avril… Aucun des deux partenaires du couple n’est bagué mais leur comportement et la rapidité de leur installation semblent indiquer qu’il s’agit du couple des années précédentes.
Pour le Ravoir, les détails de la reproduction sont relatés, quasiment au jour le jour, dans la rubrique de Francis Couton :
Suivi du Balbuzard au Ravoir – Saison 2024
N’hésitez pas à vous rendre à l’étang Site du Ravoir, des animateurs de Loiret Nature Environnement vous accueillent tous les dimanches après-midi de 15 à 19 heures !
28 février
Habitués à voir revenir certains balbuzards très tôt, les naturalistes sont dorénavant sur le pied de guerre dès la mi-février.
Et c’est bien le 15 qu’un premier balbuzard a été aperçu furtivement sur l’un des nids du massif de Lorris. Une semaine plus tard, le 21 février, c’est Panchita qui faisait son grand retour au Ravoir. Rapidement rejointe par un mâle non bagué, elle s’est installée sans se presser sur l’étang tandis que d’autres balbuzards sont aperçus ici ou là sur la Loire.
Pour les visiteurs du Ravoir, il faut savoir qu’un couple est donc dorénavant visible depuis l’observatoire, même si ce n’est pas le couple « traditionnel ». L’accueil du public les dimanches ne commencera toutefois qu’en avril.
Sur le pylône de Sologne, un oiseau a également été aperçu le 22 février ; son identité n’a pas encore été déterminée avec certitude. Oiseau de passage ou locataire du site ?
Sinon, ailleurs en France, le bilan de la reproduction en 2023 fait état de 124 couples reproducteurs (103 sur le continent et 21 en Corse) et de 188 jeunes à l’envol (176 et 12). La Seine et Marne et la Vienne ont accueilli un couple reproducteur pour la première fois, portant ainsi à 19 le nombre de départements occupés par le Balbuzard pêcheur. Dans le Loiret, 29 couples ont été dénombrés et, dans le Loir-et-Cher, 25… L’année 2023 a donc été faste pour le balbuzard !